La vie de Robert d’Arbrissel nous est principalement connue grâce à deux biographies, écrites l’une après sa mort et l’autre avant 1119 par Baudri, archevêque de Dol, et André, prieur de Fontevraud. Marbode, évêque de Rennes, et Geoffroy, abbé de Vendôme, lui adressent deux lettres de reproche, en 1098-1100 et 1106. Robert lui-même écrit une lettre de direction à Ermengarde, comtesse de Bretagne, vers 1109, et rédige l’essentiel des statuts de Fontevraud. Entre critiques acerbes de Marbode et Geoffroy, et célébration d’une sainte vie par Baudri et André, la mémoire de Robert est placée sous le signe de la contradiction.
L’AUTEUR
Historien français, spécialiste du Moyen Âge de renommée internationale, Jacques Dalarun a été directeur des études médiévales à l’École française de Rome, puis directeur de l’Institut de recherche et d’histoire des textes (CNRS). Il a publié des études de référence sur l’érémitisme dans l’Ouest de la France autour de la figure charismatique de Robert d’Arbrissel, fondateur de Fontevraud. Il a aussi travaillé sur les expériences religieuses féminines des XIIIe et XIVe siècles, avant de se concentrer sur les figures de François et Claire d’Assise. Son dernier ouvrage paru, Gouverner c’est servir (Alma 2013), met en évidence la dimension innovante de la vie monastique au regard des exigences d’organisation de toute vie en communauté.