En trois éditions, la manifestation Estuaire Nantes Saint-Nazaire achève de signer une aventure artistique intimement reliée au paysage qui la porte.
29 œuvres d’art in situ réparties sur 22 sites le long d’un parcours de 120 kilomètres, soit une exceptionnelle collection dont la majorité des pièces respirent à ciel ouvert.
De la pointe de Mindin, où le grand serpent de Huang Yong Ping hèle le pont de Saint-Nazaire, jusqu’à l’incandescence rouge traversée de barques de Loire dont Claude Lévêque irradie l’abbaye de Fontevraud, Estuaire agit sur l’ample fleuve comme le charme des rêves.
Au premier chef, cet ensemble permet d’envisager l’histoire d’un partage : celui de l’estuaire, ce territoire longtemps méconnu qui se structure à grands pas depuis 2007. Comme une invitation à vivre l’art à l’échelle de ces grands espaces, dans la diversité de leur tissu humain, environnemental et patrimonial, Estuaire s’impose ainsi en instrument de révélation des richesses en présence. Au seuil de cette dernière édition 2012, le devenir de cet atypique « monument dispersé » est riche de promesses : quels récits de l’estuaire peuvent désormais s’inventer par l’art ?
Pour célébrer ce final en beauté, ce numéro de la revue 303 s’offre un grand voyage rétrospectif pour mieux esquisser, peut-être, certains enjeux futurs. Comment articuler l’art en train de se faire avec le réflexif ?
Cet ouvrage multiplie les lectures critiques, confronte les dynamiques d’échelles du macro au micro, tisse le réel estuarien à la fiction, et donne la part belle aux rencontres avec les acteurs du projet. En ligne de mire, l’envie d’offrir au public un support textuel et iconographique généreux qui explore en profondeur l’identité de cette singulière collection pérenne.