En cuisinant et en mangeant, nous perpétuons l’histoire de notre pays, de notre région, de notre famille. Nous prenons aussi du champ vis-à-vis de cette transmission, nous amendons et rejetons, nous faisons évoluer nos pratiques alimentaires pour des raisons de goûts personnels, de mode et d’éthique.
La nourriture est ce qui lie les humains, sans heurts ni violence. C’est la politique rendue gourmande.
Ce que nous mangeons a une influence déterminante sur notre santé, sur la structure de notre agriculture et sur l’écosystème de notre planète. En mangeant, nous pouvons favoriser les industries ou au contraire soutenir une agriculture paysanne; en mangeant, nous pouvons polluer les nappes phréatiques et dévaster les forêts primaires, ou limiter la destruction de notre environnement.
Manger est un acte grave par ses conséquences sur notre corps et sur notre planète, sur notre société, mais cette gravité peut prendre la forme de la légèreté, de la joie et du plaisir. Peut-être la nourriture pourrait-elle être le modèle d’une politique effective qui ne serait ni triste ni inefficace, mais gourmande et, pour cette raison, à même de changer notre monde.