Aux confins du Poitou et de la Bretagne, soumise à la fortune de mer, l’île de Noirmoutier se confond avec le continent auquel un pont l’attache. À l’abri de ses dunes et de ses digues, cette île longue et basse se défend contre les flots comme une petite Hollande. En ce lieu, la mer a lentement façonné d’attachants microcosmes où les fermes voisinent avec les phares, où les instruments agraires se mêlent aux sextants et les armoires aux coffres de marins.
Noirmoutier est aussi une pile du Ponant, liée à la grande histoire du commerce atlantique, des villes hanséatiques, des ports basques, de Nantes et des lointaines colonies. La minutieuse étude de l’inventaire en révèle les témoins : « boîtes de Rouen », faïences anglaises, Vierges de Marseille ou meubles de port en bois exotique, maisons de négociants ou de cap-horniers…
De ces rivages contrastés, peintres et estivants ont fait depuis un siècle des lieux de villégiature. L’oisiveté des chalets et des villas y a remplacé l’activité nourricière des moulins et des conserveries.
De cette diversité, les habitants de Noirmoutier ont fait leur véritable richesse. En publiant les résultats en images de sa longue et passionnante enquête, l’Inventaire général a voulu montrer cette île en tout ses aspects.