Que faire de nos morts ?
La question se posait déjà aux premiers groupes humains il y a 100 000 ans, date de la première sépulture connue. La variété des rites destinés à honorer et célébrer les morts, à marquer la frontière entre leur monde et celui des vivants, est immense : l’inventivité dont font preuve les différentes cultures traduit l’importance de ces rites.
On entend pourtant souvent dire que la mort, dans les sociétés modernes, tend à l’invisibilité, disparaissant de nos mots, de nos gestes, de nos pratiques : ce numéro de 303 est une invitation à en douter. S’il fait la part belle aux coutumes naguère liées à la mort, il explore aussi les relations qui s’établissent aujourd’hui entre les vivants et les morts, et interroge les nombreuses manières dont ceux-ci nous interpellent au présent. Chacun des auteurs sollicités apporte sa pierre à la construction d’une médiation à réinventer.